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Frédéric Mion, qui succède à Richard Descoings, a pris ses fonctions de directeur de Sciences Po le 2 avril 2013. Après une succession agitée, Sciences Po s’est enfin trouvé un nouveau patron, presque 1 an après le décès de son charismatique directeur.
L’impressionnant CV de Frédéric Mion
Frédéric Mion a d’abord séduit le Comité de Sélection par son CV. Diplômé de Sciences Po, ancien élève de l'École Normale Supérieure et ancien major de l’ENA, c’est peu dire que Frédéric Mion est issu d’une formation universitaire brillante. Il aurait même « ébloui » Jean-Claude Casanova.
Son début de carrière est au diapason puisqu’il passe successivement au Conseil d’Etat, au cabinet de Jack Lang au ministère de l’Education Nationale puis à la direction générale de l’administration et de la fonction publique. Il passe ensuite dans le privé : avocat au sein du cabinet Allen & Overy LLP puis Secrétaire Général de Canal +.
Un processus de sélection légèrement opaque
En dépit de cet impressionnant parcours, certains se posent la question de la nomination d’un candidat dont le profil n’est pas du tout universitaire à la direction de Sciences Po. Frédéric Mion était visiblement le favori très net de Jean-Claude Casanova (président de la Fondation nationale des sciences politiques) qui a tout fait pour qu’il soit élu par le comité de sélection.
Il se murmure également qu’on aurait choisi Frédéric Mion par facilité : sa sensibilité de gauche en faisait un candidat que le Gouvernement confirmerait sans problème, sa personnalité consensuelle et sa conviction qu’il « n’y a pas de crise à Sciences Po » en ferait un directeur plus aisément manoeuvrable que son concurrent le plus sérieux, Jean-Marie Blanquer.
Ce dernier avait d’ailleurs présenté un programme plus fourni et son profil universitaire (il est ancien recteur) lui avait gagné la faveur des représentants des étudiants. On peut regretter que l’école censée former les élites politiques du pays n’ait pas un processus de sélection un peu plus transparent et démocratique.
Quel programme pour Frédéric Mion ?
Frédéric Mion, qui a travaillé brièvement aux côtés de Richard Descoings il y a quelques années, ne semble pas avoir l’âme d’un réformateur. Il compte poursuivre la plupart des chantiers lancés par son prédécesseur, notamment en ce qui concerne l’ouverture sociale et la discrimination positive. Son objectif serait d’atteindre 30% de boursiers dans les prochaines années.
Il envisage également la création d’une « école d’affaires publiques ou de gouvernement », un master en deux ans qui formerait des experts en management public préparés aux affaires internationales, au sein de Sciences Po. Un projet qui était cher à Richard Descoings.
Enfin, Frédéric Mion a constitué son équipe en nommant Brigitte Taittinger, Directrice de la Stratégie (en remplacement de Nadia Marik, veuve de Richard Descoings), et Charline Avenel au poste nouvellement créé de Secrétaire Générale. Cette création de poste témoigne d’une volonté de « renforcer la coordination et le pilotage des fonctions supports ».
Rendez-vous dans quelques mois pour un premier bilan…
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