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Ces derniers jours ont été égayés par une petite passe d’arme entre Catherine Leblanc, Directrice Générale de l’ESSCA, une école de commerce post-bac, et Patrick Fauconnier, journaliste de Challenges et du Nouvel Obs (spécialisé sur les questions d’éducation). Au cœur de leur désaccord, les palmarès des grandes écoles publiés chaque année par les médias.
Catherine Leblanc se plaint des palmarès
L’affaire commence par une tribune publiée par Catherine Leblanc dans Le Monde où, sous couvert de mettre en garde les étudiants contre des classements qu’elle juge biaisés et peu fiables, elle pleurniche sur la supposée toute-puissance de ces palmarès.
Difficile de ne pas ricaner à la lecture d’une liste de doléances qui s’appuie en grande partie sur des études américaines obscures qui ne se sont pour la plupart jamais intéressées au système éducatif français, pourtant si particulier.
Difficile aussi de ne pas voir dans cette longue lettre de Catherine Leblanc une tentative désespérée de faire parler d’une école en perte de vitesse qui, chaque année, est un peu plus distancée par l’IESEG, sa plus féroce concurrente.
Patrick Fauconnier répond de façon convaincante…
Quelques jours plus tard, Patrick Fauconnier, qui dirige depuis 15 ans les palmarès de Challenges lui répond sur le site du Nouvel Obs.
Méthodiquement, il détruit de façon très convaincante la plupart des arguments avancés par Catherine Leblanc :
Elle regrette que les critères choisis ne soient pas fiables ? Il lui répond que les écoles ne font aucun effort pour fournir des chiffres corrects à la presse.
Elle aimerait que le critère principal soit la qualité de l’enseignement ? Il rétorque qu’aucun indice objectif ne peut le quantifier.
Elle voudrait que la Conférence des Grandes Ecoles crée un comité de déontologie pour assainir les classements ? Challenges milite pour cela depuis 6 ans mais les écoles n’arrivent pas à se mettre d’accord.
Catherine Leblanc trouve que les écoles changent leur mode de fonctionnement pour coller aux critères des palmarès ? Patrick Fauconnier remarque que les critères changent quasiment tous les ans.
… et affirme que les classements n’ont aucune influence !
Mais le plus amusant dans cette polémique, c’est que la réponse de Patrick Fauconnier, pour efficace qu’elle soit, repose principalement sur un argument massue : les classements publiés par les médias n’ont aucun impact sur les choix des étudiants !
Ce n’est pas une grosse surprise pour nous puisque, comme nous l’évoquions dans un article récent, les statistiques SIGEM montrent que les choix des étudiants admis dans les écoles de commerce ne changent quasiment jamais d’une année sur l’autre, malgré les déclassements parfois fracassants de certaines écoles dans les palmarès.
Cependant, lire noir sur blanc, de la plume du patron d’un des palmarès les plus médiatiques de France, qu’il conteste « formellement que les palmarès exercent "une influence déterminante" sur le choix des étudiants » nous a tout simplement éberlué. Mais… ça sert à quoi, alors ?
En définitive, ce duel entre Catherine Leblanc et Patrick Fauconnier ressemble furieusement à ce que l’on pourrait appeler un double KO…