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Un des effets bénéfiques des différents classements établis entre les grandes écoles est que, bien que parfois totalement farfelus, ils poussent les établissements à perpétuellement innover. Des MOOCs au « design learning », ces expérimentations ne sont pas sans défauts mais dessinent à coup sûr l’avenir de l’enseignement supérieur.
La tendance des MOOCs
MOOCs, vous avez forcément entendu cet acronyme barbare dont la prononciation évoque une ignoble coiffure iroquoise. C’est la tendance du moment. Les initiales signifient Massive Open Online Course soit la médiocre traduction suivante : cours en ligne ouvert et massif.
On ne rentrera pas dans les détails mais il s’agit en gros de cours dispensés à travers des plateformes web auxquels n’importe qui peut s’inscrire gratuitement. Les cours sont soit associés à un cours universitaire (xMOOC), soit ouverts et interdisciplinaires (cMOOC). La grande spécificité est que ce ne sont pas des formations diplômantes. Tout juste certaines délivrent-elles un certificat de réussite pour les étudiants qui ont suivi la formation jusqu’au bout.
L’idéologie est indiscutable (un accès libre et universel au savoir humain), bien sûr, et la pratique commence à séduire. Récemment, quelques DRH ont dit tout le bien qu’ils pensaient des MOOCs. Toutefois, je reste persuadé que l’e-learning n’est pas adapté à tout le monde. Il faut être capable de s’imposer une rigueur dont tous ne sont pas capables (14% des étudiants suivent le cours jusqu’au bout) et qui ne correspond pas à tous types d’études. Par ailleurs, on y perd l’échange avec le professeur qui peut être si enrichissant et, dans bien des cas, irremplaçable.
Les Grandes Ecoles se mettent aux MOOCs
Les Etats-Unis sont comme souvent à la pointe de cette nouvelle méthode éducative mais la France s’y met peu à peu. L’Etat français a lancé en octobre 2013 l’initiative France Université Numérique. Depuis janvier 2014, on peut suivre les premiers MOOCs mis en ligne sur la plateforme.
Les grandes écoles françaises suivent peu à peu le mouvement. Les écoles d’ingénieurs sont pour le moment les plus actives, Centrale Lille et Polytechnique en tête qui proposent des MOOCs depuis 2013. Télécom Bretagne et l’Institut Mines Telecom avaient même tenté une première expérience à la rentrée 2012.
Les écoles de commerce s’y mettent plus timidement : l’EM Lyon puis HEC et France Business School proposent chacune un MOOC.
Personnaliser son cursus
Ce que permettent les MOOCs, en plus de la possibilité d’étudier seul et à distance, c’est de personnaliser sa formation. Des formations dans des domaines d’une immense variété sont accessibles à n’importe qui, quel que soit son parcours, son profil, etc.
Cette idée de personnalisation n’est pas uniquement l’apanage des fous de l’open e-learning. Une annonce récente de l’ESSEC s’inscrit à 100% dans la tendance de l’enseignement sur mesure.
A la rentrée 2014, quelque 700 étudiants se verront proposer le « design learning ». Le principe consiste à analyser un certain nombre de paramètres propres à chaque étudiant et à adapter les cours qu’il suivra en fonction. Ces paramètres peuvent être ses stages, ses forces, ses faiblesses, ses lectures, etc. Cela permettra de construire son profil et de lui proposer un enseignement qui cadre mieux avec sa personnalité.
L’objectif de l’ESSEC est ici de s’extraire du procès en uniformisation régulièrement fait aux écoles de commerce et de montrer que leur pédagogie peut évoluer et être innovante. Les étudiants pourront ainsi demander la création de nouveaux cours s’ils identifient un besoin qui n’est pas comblé par le cursus existant.