En cette rentrée, il pleut des louanges sur les écoles de commerce françaises, preuve, s’il en fallait, que l’enseignement supérieur français a encore de beaux jours devant lui. Un exemple à suivre pour les autres acteurs de l’enseignement français ?
HEC, ESSEC, ESCP dans le top 10 des Masters en Management
Comme chaque année, le classement des meilleurs masters en management du Financial Times est tombé mi-septembre. Et une nouvelle fois, les business schools françaises se taillent la part du lion, loin devant les universités britanniques.
La nouvelle fait plutôt plaisir car on était resté sur le jugement sans appel, à la fin du mois d’août, d’Andreas Schleicher (directeur de l’éducation de l’OCDE et grand manitou des fameux tests PISA) sur le système éducatif français. Selon lui, l’enseignement français est trop stéréotypé, peu pertinent par rapport à la réalité du marché du travail et les enseignants sont trop peu responsabilisés.
La France était rhabillée pour l’hiver. Alors placer 18 écoles dans les 70 meilleurs masters en management (le Royaume Uni, 2ème, en place 11), ce n’était pas gagné. Nos écoles de commerce allient de plus quantité et qualité puisque avec HEC (2è), l’ESSEC (3è) et l’ESCP (7è), la France conserve un trio d’élite dans la hiérarchie internationale.
Bonne année pour les écoles de commerce
Ces bons résultats se traduisent également en termes d’attractivité, et donc de business pour ces écoles. Cette année, en effet, les chiffres sont excellents :
- Le nombre d’étudiants ayant présenté les concours a augmenté de près de 6% par rapport à 2013.
- Les taux de remplissage des écoles sont très bons : seules 8 places n’ont pas été pourvues (215 en 2013).
Ces statistiques montrent que les étudiants sont de plus en plus convaincus par les cursus, et surtout les débouchés, proposés par ces écoles. Omniprésentes en termes de communication, souvent plutôt en pointe en matière d’innovation (les expérimentations sur les MOOCs par exemple), performantes sur la scène internationale, les écoles de gestion continuent de se positionner en locomotive de l’enseignement français.
La locomotive ou l’arbre qui cache la forêt ?
En creux, pourtant, ce succès dessine les lacunes des autres étages de l’enseignement français. Bien que découlant d’une vision de l’éducation particulière, les résultats catastrophiques de la France aux tests PISA ne doivent pas être balayés d’un revers de main.
Si l’on n’est pas très inquiet de la capacité française à former de bons managers, on ne peut en dire autant des autres secteurs. L’enseignement scientifique, par exemple, longtemps réputé en France, semble prendre de plus en plus de retard sur les mondes anglo-saxon et asiatique. L’avenir économique d’un pays repose pourtant en grande partie sur sa capacité à innover, notamment dans le domaine technologique.
Ainsi, plutôt que de geindre perpétuellement sur la supposée inégalité que représentent ces filières d’excellence, les autres acteurs de l’enseignement en France feraient-ils mieux de s’inspirer de leurs méthodes pour se réformer.